Compagnie

Le deuxième cœur est une compagnie de théâtre aux différents domaines d’activité, tels que la création et production d’œuvres théâtrales originales (textes et mises en scène), la co-construction d’actions d’éducation artistique et culturelle, ou encore l’animation de formations. 

Projet artistique

Un projet artistique est une promesse d’inspiration, la perspective d’une traduction d’énergies liées par la démarche artistique, la rencontre et l’instant en suspens.

L’association le deuxième cœur se focalise sur deux domaines artistiques: le théâtre ainsi que l’écriture contemporaine, en particulier dramatique. Des liens avec d’autres champs artistiques tels que la danse, l’architecture et les arts visuels sont également explorés.

La démarche artistique de l’association est animée par la volonté de faire collectif, dans une exploration et co-construction de projets avec les publics.

L’art ne peut pas tout, l’art ne doit pas tout. Cependant, l’art peut beaucoup. C’est en s’emparant de leviers artistiques, tels la force politique de la narration et la puissance sensible de l’imaginaire, que la compagnie le deuxième cœur aspire à œuvrer en faveur d’une société plus juste, respectueuse et durable. Loin de nous, la vocation de changer le monde, simplement de le rendre humblement meilleur, à force de battements d’ailes d’un colibri, de textes proclamés et de rencontres bienveillantes.

Le deuxième cœur incarne par essence une pluralité de regards. Ces perceptions seront convoquées par la relation essentielle au public, par la création collective, par une réflexion relative à la médiation et à la formation, mais aussi par une ouverture aux autres cultures, pratiques et subjectivités. 

Le deuxième cœur est greffé à un premier, il est l’écho d’un souffle nouveau. Le deuxième cœur est synonyme d’une renaissance qui permet de grandir, d’élargir les possibles et d’assurer un rebond. Si un des deux cœurs se brise, l’autre maintiendra la cadence: la vie a une nouvelle saveur et le risque peut être pris. Ce deuxième cœur est finalement l’espace que l’on accorde aux (re)trouvailles, à la fois comme un cadre d’émancipation et de construction.

Le deuxième cœur n’est pas le second, car viendra peut-être, sans doute même, un prochain cœur et le suivant avec lui.

« 1- Puis-je déposer mon cœur à vos pieds.
2- Si vous ne salissez pas le plancher.
1- Mon cœur est propre.
2- C’est ce que nous verrons.
1- Je n’arrive pas à le sortir.
2- Voulez vous que je vous aide.
1- Si ça ne vous ennuie pas.
2- C’est un plaisir pour moi.Moi non plus je n’arrive pas à le sortir
1- Pleurniche
2- Je m’en vais procéder à l’extraction.
Sinon pourquoi aurais-je un canif.
Il n’y en a pas pour longtemps.
Travailler et ne pas désespérer.
Bon, eh bien le voilà. Mais
C’est une brique. Votre coeur
C’est une brique.
1- Oui, mais il ne bat que pour vous. »*

*Poème Pièce de cœur de Heiner Müller dans Germania / Mort à Berlin (© Les Éditions de Minuit, 1981)

Heiner Müller avec ces quelques lignes propose un partage improbable, presque clownesque… un don de cœur biologiquement impossible sans supposer la mort immédiate de son donneur ou sa donneuse, et qui est pourtant une image romantique communément utilisée. Cette absurdité matérielle est cependant rendue possible par la poésie, la beauté du geste et des mots dépassant les limites de cet organe sensible. De surcroît dans ce texte, un cœur de brique (plus couramment de pierre donc) pèse lourd, ce qui ne facilite pas les épanchements, voire l’éventuel transfert intime. Aussi difficile et illusoire soit cette tentative, ce sont ces recoins de l’intimité que le deuxième cœur explorera, pour en dévoiler les parts d’ombres comme les horizons.

La compagnie s’imprègne de l’esprit d’Ensemble, ces troupes qui personnifient l’âme de chaque théâtre allemand et en portent fièrement les répertoires. Le travail de composition collectif, à partir de références communes, par l’improvisation et l’écriture de plateau, est une démarche de création qui sera convoquée à différents degrés au fil des créations de la compagnie.

Enfin, les thématiques principales de la compagnie sont l’empouvoirement (empowerment) et la résilience, notions omniprésentes et pourtant relativement récentes en France. Connotées, liées à des enjeux politiques et sociétaux forts, l’objectif n’est pas ici de politiser une démarche mais bien d’embrasser ce que l’autre dit de nous et nous de l’autre. Les enjeux de mémoire auront ici une place toute singulière, en filigrane de la création, fine et discrète. Cette exploration se mènera à travers différents répertoires, de l’écriture de Dennis Kelly à celle de Marguerite Duras, ainsi que sans doute des écritures collectives et personnelles.

Louise Bachimont

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